mardi 9 décembre 2014

La gastronomie d'altitude au Tibet et en Mongolie

Au restaurant tibétain Yak au 15 boulevard du Temple, mon voisin, à la fin de son repas, a demandé à la serveuse quel autre pays avait une nourriture similaire. La question m'a semblé bizarre, mais la réponse m'a permis de comprendre ce que j'avais mangé, et ce qui allait m'arriver dans les heures qui ont suivi ce déjeuner.



En effet, la serveuse, charmante, s'est mise à expliquer que la nourriture tibétaine était une nourriture d'altitude et pour cela assez proche de la nourriture mongolienne, pays d'où elle venait, elle. Par exemple, il y a très peu d'épices, contrairement à l'Inde. "Juste le sel comme épice, et un peu d'herbes." Pour illustrer, voici mon entrée "Soupe de légumes"



Ce qui était étrange avec cette soupe, c'est que c'était un breuvage salé légèrement gélatineux quand on me l'a servi, brûlant. Puis, en tiédissant, il a changé de consistance, il s'est transformé en eau salée. Parce qu'on mange toujours très très chaud, à cause du froid, a-t-elle dit. C'est vrai. L'intégralité de mon palais a pelé le lendemain... je ne savais même pas que c'était possible. Quant à mon autre voisin, italien, il n'avait pas encore pu commencer à manger quand la serveuse est venue demander s'il n'aimait pas, ou si c'était juste trop chaud. Pour les raviolis, j'ai donc attendu patiemment.



 Toujours à cause de l'altitude, il y a peu de légumes : il faut de la viande, des pâtes, des choses qui donnent beaucoup d'énergie. Enfin, comme la petite sauce à la tomate était fraîche et faite de vraies tomates concassées, ça fait légume et ça refroidit. Ils sont assez bons, ces raviolis.




Et puis, à cause de l'oxygène, d'après elle, il faut que ce soit bien lourd pour tenir au corps longtemps, longtemps. Pas lourd-gras, mais lourd-bourratif. Voici mon pain à la vapeur.






Par exemple, quand elle est chez elle dans les montagnes, elle mange des choses qui lui semblent toutes légères, et quand elle descend à la ville, chez sa grand-mère, et qu'elle prend les mêmes plats, exactement les mêmes, elle se sent tellement lourde, qu'elle ne peut plus bouger de toute la journée. Alors que c'est un tout petit plat et exactement le même ! Ca la faisait beaucoup rire.


J'ai fait des recherches. La Seine est à 28 m d'altitude. Montmartre culmine à 130m. C'est pour ça qu'elle devait se marrer... Quant à moi j'ai passé l'après-midi allongée sur le dos comme une Mongolienne des montagnes perdue en ville.









7 commentaires:

  1. Si je comprends bien, pour apprécier ce menu il faut de l'altitude ? sinon la digestion te handicape une journée complète?

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    1. Exactement ! Le mot handicap est parfaitement choisi.

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  2. Je suis intolérant au gluten, je suppose que vous me déconseillez ce resto?

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    1. oui, je vous conseille plutôt de venir déjeuner ou dîner chez moi, je m'occuperai de votre cas. Fixons tout de suite une date. Demain soir ?

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  3. Et bien Mlle Ji Zed, vous faites aussi du plat sur votre Blog.... bravo

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  4. J'adore suivre votre blog.
    J'espère que cette petite interruption n'est pour vous que l'occasion de nous préparer une série de posts extraordinaires.
    Ou peut-être faites-vous un voyage magnifique dans une lointaine contrée dépourvue d'Internet...

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  5. cher Anonyme, je découvre vos deux messages, je vous prie d'excuser mon silence. En effet, j'avais abandonné ce blog... c'est que comme je croise dans la vraie vie mes quelques lecteurs, j'ai fini par trouver plus simple de leur raconter les choses directement. Mais peut-être n'en faites-vous pas partie ?

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